Assises sur la conférence nationale dans le Sud

Deux jours de discussions aux Cayes sur l’avenir institutionnel d’Haïti
Le Comité de pilotage de la conférence nationale a organisé deux journées d’assises les mercredi 5 et jeudi 6 février 2025 dans le département du Sud, aux Cayes. Plus d’une centaine de participants y ont pris part, parmi lesquels des autorités locales, des représentants d’organisations de la société civile et de partis politiques, des universitaires et des professionnels. Les discussions ont porté sur le thème : « Un peuple, une Constitution, un projet de société et des réformes institutionnelles ».Les participants ont été répartis en ateliers afin de travailler sur différentes thématiques telles que l’environnement, le système électoral, le changement de Constitution, les régimes politiques et la sécurité.
Lors du lancement de l’événement dans le Sud, Walta Clercius, secrétaire exécutif du Comité de pilotage, a souligné que ces assises permettront d’orienter les recommandations du comité en vue de la grande conférence nationale. Il a également mis en avant l’importance de cette initiative pour doter le pays d’un véritable projet de société.
Toutefois, les réactions ont été partagées à l’issue de ces deux journées de débats et de discussions dans la troisième ville du pays. D’une part, certains craignent que les nombreuses propositions formulées ne soient pas réellement prises en compte. D’autre part, certains participants estiment qu’il s’agit d’une avancée significative, notamment parce que cela permet de recueillir l’opinion de la population sur des questions majeures, telles que le référendum ou le changement de Constitution.
Maître Gédéon Anthony, doyen de la Faculté de droit de l’Université publique du Sud aux Cayes et rapporteur de son groupe, a expliqué que leurs travaux ont mis l’accent sur l’importance pour les Haïtiens de valoriser leur identité. Selon lui, l’effritement des valeurs a transformé le pays en un lourd fardeau pour ses citoyens.
De son côté, Me Altada Edmond, représentante de l’Association des femmes handicapées du Sud, a insisté sur la nécessité d’une participation active des femmes dans toutes les sphères de la vie nationale. Elle et son groupe ont notamment formulé des propositions en faveur de l’égalité entre les hommes et les femmes, ainsi que sur les droits des personnes handicapées. « Nous avons proposé, par exemple, la nationalisation de la langue des signes », a-t-elle déclaré.