avures policières en Haïti, l’OPC alerte l’expert indépendant et le haut-commissaire aux droits humains
L’Office de la Protection du Citoyen (OPC) continue de dénoncer les bavures policières enregistrées le 7 février dernier. Haïti a connu, ce jour-là, une journée nationale de mobilisation contre le premier ministre Ariel Henry. Plusieurs incidents ont été enregistrés dont la mort de 5 agents de la BSAP. Le protecteur du citoyen alerte l’expert indépendant et le haut-commissaire aux droits humains.
Port-au-Prince, le 12 janvier 2024. Le protecteur du citoyen écrit à l’expert indépendant et au haut-commissaire des Nations Unies aux droits humains.
Dans ces correspondances, il exprime ses préoccupations suite aux incidents impliquant des policiers lors des échauffourées enregistrées dans les manifestations du 7 février dernier.
En effet, les policiers ont abattu 5 agents de la Brigade de Surveillance des Aires Protégées (BSAP).
Il s’agit de Zéphyrin Daniel, Mackendy Veillard, Dorvil Jean Fontange, Chrisner Désir et Clersaint Thomas. Ils sont morts dans des circonstances troublantes, déplore l’OPC.
L’OPC déplore que leurs corps aient été inhumés, dans une fosse commune, sans procès-verbal de constat d’un juge de paix, à l’insu de leurs parents. Ceci, dit-il, en violation des procédures légales applicables en la matière.
De plus, les forces de l’ordre ont aussi appréhendé 4 autres membres de la BSAP. Il s’agit de Hervé Lanio, Clerty Clernius, Sindia Paul et Sanon Guito.
Des membres des forces spécialisées de la PNH ont tenté de les exécuter de manière sommaire dans un lieu inconnu. Par la suite, ils ont été transférés à la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), selon leurs avocats.
De plus, des policiers ont blessé par balles trois journalistes le même jour à Jérémie. Il s’agit de Lemy Brutis, Stanley Belford et de Ymozan Wilbord.
Au Cap-Haïtien, les policiers ont saisi et endommagé des matériels de plusieurs journalistes.
Qui plus est, note l’OPC, dans l’après-midi du 8 février, alors qu’il couvrait des manifestations, le journaliste Jean Jean MARC a été l’objet de brutalités policières.
Le confrère a perdu son œil droit après avoir été touché par une bonbonne de gaz lacrymogènes.
« L’OPC regrette et déplore que de tels évènements antidémocratiques, assimilables à de graves atteintes à la liberté de la presse soient enregistrés, un 7 février ».
L’OPC rappelle que cette date traduit, à bien des égards, le rejet de la dictature et des pratiques totalitaires en Haïti.
« Toutes les actions de la police doivent être conformes aux principes d’égalité, de nécessité, de non-discrimination, de proportionnalité et d’humanité », rappelle l’OPC.
Il évoque les normes internationales des droits de l’homme applicables aux forces de l’ordre.
Face à cette triste réalité, l’OPC demande à l’Inspection Générale de la PNH de diligenter, sans délai, une enquête approfondie.
Cette enquête devrait permettre de déterminer les circonstances de la mort violente des agents de la BSAP et des brutalités policières perpétrées à l’encontre des journalistes.
Il faut fixer les degrés éventuels de responsabilité en vertu des règlements de discipline générale et du code de déontologie de l’institution policière, dit la note de l’OPC.
Le protecteur du citoyen déplore qu’aucun suivi n’ait été donné à sa requête pour le moment.
L’OPC demande à l’expert indépendant et au haut-commissaire aux droits humains de solliciter auprès des plus hautes autorités haïtiennes des explications sur ce dossier.
Il les encourage à faciliter la création d’une commission d’enquête spéciale aux fins de faire la lumière sur les faits rapportés au nom du droit à la vérité, universellement reconnu dans tous les systèmes de protection des droits de l’homme.
Les correspondances ont été envoyées à l’expert indépendant William O’Neil et à Volker TÜRK Haut-Commissaire aux droits de l’homme.