“Ce n’est pas un choix, c’est une mission” : le PNAPADH mobilise pour une paix durable en Haïti

Le regard grave, la voix posée, Richecarde Léon fixe les journalistes. En ce matin 8 avril, dans une salle sobre de Delmas, il parle au nom de ceux qu’on n’entend plus. De ceux qui fuient, qui résistent, qui espèrent encore. Porte-parole du Processus National pour un Accord de Paix Durable en Haïti (PNAPADH), il vient dresser un bilan. Mais surtout, il vient lancer un cri. Celui d’un pays qui s’enfonce dans le chaos, et d’une organisation qui refuse de se taire.
Delmas, 8 avril 2025 – “Ce n’est pas seulement un engagement, mais une mission essentielle”, insiste-t-il, évoquant l’urgence d’agir face à la situation sécuritaire du pays. Autour de lui, les membres du comité de liaison hochent la tête. Le ton est grave. Le message est clair : il faut agir, et vite.
Depuis sa création par le Collège National des Démocrates, le PNAPADH multiplie les rencontres, les appels, les prises de position. Plus de 100 organisations de défense des droits humains ont été contactées ces derniers mois pour réfléchir ensemble à des réponses durables. L’éducation, la santé, la sécurité… autant de droits devenus inaccessibles pour des millions d’Haïtiens.
À Mirebalais, Kenscoff, dans les quartiers périphériques de Port-au-Prince, les témoignages se ressemblent : familles déplacées, écoles fermées, hôpitaux désertés. Le centre hospitalier de Mirebalais, autrefois symbole d’espoir, n’échappe pas à la règle. Lui aussi a dû fermer ses portes. “Nous parlons de plus d’un million de déplacés internes. Ce chiffre dit tout”, rappelle un membre du comité.
Puis vient Esdras Paul, jeune étudiant en médecine et membre du processus. Ses mots tranchent comme un scalpel : “Assurer la sécurité, garantir le droit à la santé, protéger les citoyens : ce ne sont pas des promesses à faire. Ce sont des devoirs.” Il évoque la nécessité de restaurer la normalité pour permettre aux activités socio-économiques de reprendre.
Derrière les discours, un espoir fragile : celui d’une paix réellement haïtienne, construite par les Haïtiens eux-mêmes. Un idéal que le PNAPADH tente de porter, coûte que coûte.