Himmler Rebu « Les gangs haïtiens intensifient leurs exactions pour forcer des négociations »
Les gangs armés adoptent une stratégie de pression maximale pour contraindre les autorités à négocier. C’est l’analyse de l’ancien colonel Himmler Rébu, face à la recrudescence des attaques perpétrées par des bandits dans plusieurs zones au cours des quatre derniers jours.
Port-au-Prince, 21 octobre 2024 – Selon l’ancien secrétaire d’État à la Sécurité publique, ces groupes armés élaborent des stratégies de plus en plus sophistiquées pour forcer les autorités à s’asseoir à la table des négociations.
Himmler Rébu souligne que les gangs ne se limitent plus à de simples actes de terreur. Ils emploient désormais des tactiques visant à placer l’État sous une pression maximale.
« C’est une stratégie tout à fait compréhensible. Ils sont extrêmement bien organisés, tant au niveau local qu’international. Pour maintenir ces attaques simultanées, ils doivent bénéficier d’un soutien logistique provenant des États-Unis et de la République dominicaine », analyse l’ancien colonel des Forces Armées d’Haïti.
« L’attaque est la meilleure défense », ajoute-t-il pour expliquer les assauts répétés des bandits, notamment dans l’Ouest et l’Artibonite.
Face à cette situation, il appartient aux autorités de prendre des décisions appropriées. Cependant, Himmler Rébu note que le calvaire des citoyens semble être le cadet des soucis des dirigeants de la transition, qui se disputent des espaces de pouvoir.
Abandonnée à son sort, la population pourrait se révolter. Un soulèvement populaire pourrait avoir des conséquences graves, craint le dirigeant du parti politique GREH.
En attendant, les citoyens doivent se montrer solidaires pour affronter les menaces, tandis que les autorités de la transition semblent préoccupées par d’autres priorités, suggère l’ex-colonel Himmler Rébu lors d’un entretien téléphonique accordé à Radio Galaxie.