Restitution de la dette de l’indépendance haïtienne: l’Université d’État d’Haïti s’engage
Après plus d’un centenaire, les rançons versées au XIXe et au XXesiècle par les autorités haïtiennes à la France, ont encore de lourdes conséquences sur l’Économie du pays et le sous-développement de la société a fait savoir le rectorat de l’Université d’État d’Haïti, dans une note. Un groupe de travail a été créé en ce sens pour exiger la France de rembourser cette double dette à Haïti, mais également pour forcer certains autres pays à dédommager le pays pour certaines rançons versées à l’occasion de certaines affaires.
Parlant de la fameuse dette de l’indépendance haïtienne à la France, des révélations pertinentes ont été faites au cours de ces dernières décennies. «Au début des années 2000, l’ancien Président d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide, avait porté à la conscience nationale et internationale l’injustice et les effets négatifs de la dette de l’indépendance. Peut-être pour la première fois, le montant de cette dette avait été calculé et divulgué. Plus près de nous, cette lourde saignée des caisses de la jeune nation vient d’être rappelée, en février 2023, par le « New York Times ». Par ailleurs, le Haut-Commissaire aux Droits Humains de l’ONU, Monsieur Volker Turk, a tout récemment reconnu publiquement, dans un forum des organisations de la société tenu à Genève le 19 avril dernier, la nécessité pour la France de rembourser à Haïti la double dette de l’Indépendance», ont commenté dans ce document les Responsables de l’université d’État d’Haïti, qui indiquent que le paiement de la dette de l’indépendance a incontestablement contribué à l’appauvrissement de la nation.
Néanmoins, l’Université d’État d’Haïti (UEH) a jugé bon qu’en cette période de crise, des avancées importantes soient faites dans certains dossiers, en vue d’aborder efficacement la problématique de la reconstruction du pays. Un groupe de travail a été créé, comprenant des personnels académiques de l’UEH et d’autres universités, mais aussi de certaines personnalités nationales et internationales. Il s’agit en premier lieu de la Professeure Judith Blanc, psychologue, Eddy Labossière, économiste, Alvarez LOUIS, historien, Glodel Mezilas, spécialiste en relations internationales, Professeur Alix RENÉ, historien et le professeur Jean Marie THEODAT, géographe. Leur mission sera définie les voies et moyens susceptibles de créer une véritable mobilisation nationale et internationale et sera habilitée à engager les premiers échanges avec les États concernés pour la restitution de cette somme évaluée à plusieurs milliards de dollars.
De son objectif, ce groupe de réflexion et de travail souhaite entreprendre toutes les démarches nécessaires pour aboutir à ce dossier au niveau local et international. Des études seront menées pour compléter et renforcer le dossier, des calculs seront faits pour finaliser le vrai montant à réclamer, des secteurs organisés de la société haïtienne seront sensibilisées, des acteurs nationaux et internationaux seront contactés pour faire avancer le dossier et des informations seront publiées au bénéfice de l’opinion publique nationale et internationale.
Parallèlement, le Rectorat de l’université d’État d’Haïti se penche aussi sur certaines affaires ayant impliqué Haïti aux puissances internationales et qui ont causé du tort à la nation haïtienne. Parmi lesquelles, il y a affaire Luders, Affaire Rubalcava, Affaire du capitaine Batsch, Affaires Mews, où l’État haïtien a été contraint de verser d’importantes sommes tirées du trésor public. Selon les concernés de ce groupe de travail, la pauvreté du pays se traduit par le paiement de cette lourde dette, mais également par la mauvaise gouvernance des autorités gouvernementales.