Une correspondance adressée au Professeur, Jean Gabriel Hérard sur son dernier lit de sommeil
Monsieur le professeur,
Je m’incline devant ta dépouille comme un signe de reconnaissance ou de gratitude, cela ne veut pas dire que ton parcourt terrestre fût irréprochable, puisque nul n’est parfait, mais témoigner un peu de ton être n’est pas une hypocrisie, mais plutôt un acte de grandeur. Tu as été un professeur compréhensif, généreux, ouvert au dialogue, un personnage de grande humilité, un serviteur non un chef, ce sont des mots que je peux utiliser pour te décrire pendant quelques années de côtoiement.
Tu as été mon collègue de travail, mon conseiller, mon professeur du droit social et de l’économie haïtienne à l’Institut National d’Administration et de Gestion des Hautes Études Internationales (INAGHEI) et Coordonnateur du département de la science politique de ladite institution. Je fréquentais souvent ton bureau dans une université de la capitale haïtienne, pour échanger sur la situation difficile du pays tant sur le plan politique que sur le plan économique.
Dans plusieurs conversations que nous avions eues ensembles, tu as toujours fais preuve d’un homme dialogique.
Je m’en souvins un jour, dans ton bureau tu m’as expliqué comment tu as été victime du régime de Duvalier. Tu as lutté beaucoup pour le changement réel du pays, mais des hommes et des femmes politiques du pays ne partageaient pas cet avis.
Tu es parti pour l’orient éternel, malheureusement, tu n’as pas la chance de voir la nouvelle Haïti dont tu as rêvée depuis longtemps.
Bonne traversée Professeur Hérard!
Edzer Emmanuel PIERRE