Le Grand Sud s’éveille pour reprendre son destin en main
Face à l’insécurité qui coupe le Grand Sud de la capitale haïtienne, un symposium est prévu aux Cayes pour discuter des solutions économiques et autonomes. Ce rassemblement, organisé par le mouvement « Éveil Grand Sud », espère trouver des pistes pour sortir de la crise.
Paillant, le 10 septembre 2024 – L’insécurité à Port-au-Prince a plongé le Grand Sud dans une crise économique sans précédent. Les départements des Nippes, du Sud, du Sud-Est et de la Grand’Anse sont aujourd’hui coupés de la capitale, les privant de leurs approvisionnements en produits de première nécessité. Les gangs armés, qui contrôlent la route nationale #2, ont transformé les trajets vers le Sud en un cauchemar.
Le transport des marchandises vers le Grand Sud est devenu extrêmement risqué. Les denrées alimentaires, les médicaments, et les matériaux de construction se font rares, et les prix ont explosé. Pour certaines familles, cela signifie des choix difficiles, comme celui de quitter leur foyer pour fuir la violence.
« Au milieu des épines, une vision est née »
Face à cette situation intenable, Charlot Murat, un entrepreneur agricole des Nippes, a décidé d’agir. « Gressier est bloqué, et l’étau se resserre de plus en plus. Il ne reste plus que l’avion ou le bateau, » a-t-il déclaré, exprimant son ras-le-bol face à l’inaction des autorités. En réponse à cette crise, Murat et d’autres acteurs locaux ont lancé le mouvement Éveil Grand Sud.
Leur objectif ? Promouvoir l’autonomie économique de la région et proposer des solutions concrètes pour assurer un avenir plus sûr et prospère. Du 17 au 19 octobre 2024, un symposium aura lieu aux Cayes, réunissant des personnalités influentes de la région, de divers secteurs économiques et de la société civile. Ce rassemblement vise à discuter de la gestion des infrastructures locales, comme les ports et les routes intercommunales, et à encourager les échanges commerciaux à l’échelle régionale et internationale.
Les habitants de la région Sud paient un prix élevé pour cette situation. Ceux qui doivent traverser la route nationale #2 vivent sous la menace constante de violences, de kidnappings, ou d’extorsions. Pour contourner les gangs de Martissant, les voyageurs ont recours à des chemins alternatifs, tels que Laboule 12 ou Diquini, mais ces routes sont également devenues dangereuses. Depuis 2023, les gangs de Mariani imposent des postes de péage meurtriers, terrorisant les passagers.
Un symposium porteur d’espoir
Cet événement marque une tentative audacieuse de relancer l’économie locale dans un climat d’insécurité et de chaos. Pour le comité d’organisation, il s’agit d’une opportunité unique de proposer des solutions durables et inclusives.