11 mois de présidence tournante, des voyages et des promesses, pour quel résultat ?

En près d’un an d’existence, le Conseil présidentiel de Transition (CPT) a vu trois présidents se succéder, multipliant les déplacements à l’étranger et les discours officiels, tandis que l’insécurité et l’effondrement économique s’intensifient. À chaque mandat, les mêmes promesses se répètent, alors que de nouveaux territoires tombent sous la coupe des gangs armés.
Port-au-Prince, 27 mars 2025 – Premier à occuper la présidence tournante du CPT, Edgard Leblanc Fils (7 mai – 7 octobre 2024) a effectué deux voyages officiels. Fin juillet, il se rend à la 47ᵉ Conférence des chefs de gouvernements de la CARICOM en Grenade, puis, en septembre, il prononce un discours à l’ONU lors de la 79ᵉ session de l’Assemblée générale. À l’époque, l’emprise des gangs sur Ganthier se renforce, forçant de nombreuses familles à fuir.
Son successeur, Leslie Voltaire (7 octobre 2024 – 7 mars 2025), enchaîne les déplacements. Moins de trois semaines après son investiture, il participe à la COP16 en Colombie, où il rencontre Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU. Deux mois plus tard, il retourne en Colombie avec neuf ministres haïtiens pour une réunion binationale, soulevant des interrogations sur les coûts de ces voyages.
Plus controversé encore, il accueille le président colombien à Jacmel dans une mise en scène coûteuse : 500 millions de gourdes sont débloquées pour une réhabilitation éclair de la ville, incluant une extension symbolique de la piste de l’aéroport et des travaux d’assainissement. Pendant ce temps, les gangs poursuivent leur avancée. Juste avant la fin de son mandat, Kenskoff tombe sous leur contrôle, une attaque annoncée que les autorités n’ont pas su prévenir.