Et si la PNH traitait les bandits comme des manifestants ?
Les gangs armés ont fait une démonstration de force, ce jeudi 29 février, qui devrait sérieusement inviter l’institution policière à agir autrement à leur encontre. Celle-ci qui est surtout puissante et volontaire face aux manifestations où les gens réclament seulement le départ du Premier ministre Ariel Henry, a été giflée une énième fois par les voyous armés. Après avoir fait de grandes démonstrations de force dans les mobilisations de rue, le groupe considéré désormais comme la milice du gouvernement est l’une des grandes victimes des tensions du dernier jour du mois de février. Des membres de la PNH sont tués, blessés. Des Commissariats sont attaqués. Un pan du mur de clôture de l’Académie est brisé… Et si la PNH infligeait aux bandits les mêmes traitements que les manifestants anti-gouvernementaux ?
Depuis le 6 février dernier, l’institution dirigée par Frantz Elbé s’est donnée la lourde mission de tuer dans l’œuf toutes les mobilisations anti-gouvernementales. Elle s’est montrée très active et puissante dans des attaques contre les journalistes et les militants de l’opposition. Malheureusement, elle n’a pas fait preuve de la même fougue ce 29 février, le jour où des bandits armés ont fait irruption dans la plupart des zones stratégiques de la région métropolitaine, mené une offensive calculée, planifiée contre le Sous-Commissariat de Bon Repos, tuant ainsi au moins 4 agents de police, dont 2 femmes. On peut tous voir, c’est palpable, l’impuissance honteuse de la Police Nationale d’Haïti face aux bandes armées.
Parmi les victimes, un policier a été atteint d’un projectile en étant au Pénitencier national et une vingtaine d’autres membres de la PNH sont blessés. Le Sous-Commissariat de Bon Repos a été incendié par des voyous après avoir été attaqué. Le Commissariat de Portail Léogâne, où ils ont brûlé des voitures et autres matériels, a subi le même sort. L’Académie qui forme les policiers a perdu un pan de son mur de clôture. Ces évènements se sont déroulés en l’absence d’Ariel Henry, se trouvant au Kenya pour discuter de la venue de la force multinationale au pays.